Jules Hoffmann, prix Nobel made in Grand-Duché

Jules Hoffmann, prix Nobel made in Grand-Duché
Jules Hoffmann

Les découvertes scientifiques du biologiste ont rayonné dans le monde entier. Certes devenu français, l'enfant d'Echternach a gardé son attachement à son Luxembourg natal.

Source RTL

Ce Prix Nobel luxembourgeois a bien failli ne jamais apparaître au palmarès national des récompenses. Cela pour une procédure administrative. Car le brillant étudiant de l'Université de Strasbourg, lorsqu'il s'est vu proposer un poste de professeur, a été contraint de prendre la nationalité française. Ce qui entraînait à l'époque - nous sommes dans les années 70 - la perte de la nationalité luxembourgeoise !

Fort heureusement, la procédure n'a jamais été appliquée et Jules Hoffmann est bien franco-luxembourgeois. Il aurait été cruel pour le Grand-Duché de ne pas pouvoir se féliciter d'avoir été le berceau d'un scientifique de premier plan, qui a obtenu en 2011, le prix Nobel de physiologie et de médecine, avec Bruce Beutler et Ralph Steinman, pour leurs découvertes sur l'immunité innée.

Élu l'année suivante à l’Académie française, Jules Hoffmann a collectionné les récompenses tout en restant fidèle au CNRS et à l’Institut d’études avancées de l’université de Strasbourg.

Précisons qu'un autre natif du Luxembourg, le phycisien Gabriel Lippmann qui a lui aussi fait toute sa carrière en France, a été le lauréat du Nobel de physique de 1908 pour sa méthode de reproduction des couleurs en photographie.

Jules Hoffmann a consacré ses travaux à l’endocrinologie et à l’immunologie des insectes. En montrant la grande conservation des mécanismes de défense innée entre l’insecte et l’homme, ses recherches ont largement contribué au regain de l’intérêt des immunologistes dans ce domaine.

En cette année 2023, l'infatigable scientifique est plus actif que jamais. Jules Hoffmann collabore avec des chercheurs chinois dans le cadre d'un projet avec l'université médicale de Canton où a été créé le Sino-French Hoffmann Institute. Les recherches menées concernent les réactions de défense contre le cancer chez les formes animales anciennes dépourvues d'anticorps et de lymphocytes donc d'immunité adaptative, avec pour modèle l'incontournable drosophile.